Patrick DRAHI et ses associés ont tout essayé pour tenter de prendre d’assaut la forteresse SFR. L’offre cash inattendue de février 2013, n’a rien changé à la position de Vivendi.
A en croire l’article publié le lundi 25 février 2013 par le site BFM Business et son expert sectoriel le très bien informé Jamal HENNI, Patrick DRAHI et ses partenaires (CINVEN, CARLYLE) actionnaires de Numericable étaient pourtant décidés à en découdre en proposant une offre CASH au Groupe VIVENDI.
Depuis des mois les spéculations autour de la séparation et la revente des actifs télécoms du groupe Vivendi entretienne la chronique de ce qui pourrait s’annoncer comme le plus profond bouleversement du marché français des télécoms depuis une décennie.
Vivendi semble désormais revoir sa position notamment sous la pression de son actionnaire Vincent BOLLORE qui ne partage pas l’idée d’une cession, du moins rapide et pas dans de bonnes conditions, de SFR.
Un signe à prendre en compte, L’homme d’affaire breton déjà présent dans le secteur à travers BOLLORE TELECOM, vient de placer fin février 2013, l’un de ses lieutenants, Marc TAIEB, au Conseil de SFR. Avec cette présence le groupe BOLLORE se positionne comme pivot de la future stratégie télécom du groupe Vivendi.
Au même moment Vivendi, semble renoncer à la vente de son opérateur Brésilien GVT, faute d’offre satisfaisante. Ce dernier offre des perspectives pourtant excellente de Cashflow dès 2014.
Dans la galaxie VIVENDI en pleine recomposition depuis début 2012, les sorties de SFR et de GVT qui étaient jusqu’alors engagées semblent reportée : « La trajectoire est claire: devenir un groupe de médias, mais avant d’y arriver, il y a des étapes« , a conclu Philippe Capron. (lire article site BFM)
Le groupe s’achemine plutôt vers la poursuite des efforts de restructuration de son pôle télécom. Une sorte de retour à la case départ mais avec un contexte de marché et des perspectives de cashflow qui pourraient ne pas être aussi mauvaise que ce que vivendi le craignait en 2012, si le succès de la restructuration de SFR (qui reste à mener à terme) et la croissance de GVT sont au rendez-vous.
Plus que jamais les associés de Numéricable en faisant cette offre sur SFR ont sans doute joué leur « va-tout ». En effet, la position de Numéricable est incertaine face à l’arrivée de la fibre optique sur son « footprint » (sa zone de présence) qui est menacée par l’arrivée progressive du FTTH dans les communes françaises les plus denses (3600 communes). Il s’agit principalement d’un engagement d’Orange et de façon plus limitée de SFR après que FREE est décidé de réduire ses ambitions pour le déploiement de la fibre jusqu’aux foyers.
Dans un paysage en pleine recomposition où FREE avec son succès dans le Mobile et la dynamique engagée par Bouygues Télécom sur l’offre quadruple play presse Numéricable à changer de dimension où à la condamner à devenir une proie. En effet, Numéricable reste encore endettée et doit assurer un important « cashflow » ces prochaines années pour rembourser son opération de LBO.
Numéricable et sa technologie sont absents du mobile en France et des perspectives de la « Feuille de Route gouvernementale Très Haut débit » française. La part de marché du « FAI » Numéricable (Numéricable) reste limitée même si elle domine le marché du très haut débit (Source observatoire ARCEP) encore faible en volume (moins de 1,5 millions de clients).
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