Un Data Center, ou centre de données en français, est un lieu où sont stockés les serveurs informatiques d’un réseau donné (ex : celui d’une entreprise, Internet, celui d’une administration, etc.), ainsi que les unités de stockage des données de ce réseau.
Pour qu’un Data Center puisse fonctionner de façon optimale, certaines conditions doivent être réunies telles que :
Les Data Centers sont connus pour être très énergivores : aux Etats-Unis certains consommeraient autant qu’une ville comme Bordeaux ou Strasbourg. Contre cela plusieurs solutions sont envisagées et testées dans le monde afin de limiter les émissions de CO2 (ex : la construction de Data Centers au fond de la mer).
Le premier avantage des Data Centers est sécuritaire. Parce que les Data Centers regroupent à un seul endroit physique le stockage de parfois milliards de données, ils facilitent grandement la sécurisation de ces dernières. La mutualisation des investissements et des coûts entre les différents acteurs réseaux permet d’augmenter le niveau de sécurité et de diminuer le coût par acteur par rapport à par exemple une entreprise qui devait autrefois disposer de ces propres serveurs.
Ensuite, les Data Centers ont permis le grand succès du Cloud Computing : les données ne sont plus stockées sur les appareils informatiques eux-mêmes, mais sur des serveurs à distance regroupés dans des Data Centers. Les données sont donc dupliquées et disponibles à tout moment par les différents utilisateurs du réseau concerné qui peuvent travailler ensemble sur les mêmes données (ex : un fichier Word).
Enfin, du fait de leur taille et de leur puissance, les Data Centers permettent le traitement de toujours plus de données, et donc l’avènement de la Big Data.
En 2018, la France comptait 262 Data Centers sur son territoire, ce qui la place dans le top 4 des pays disposants le plus de Data Centers, derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne.
En mai 2019, la Marie de Paris s’est officiellement dotée de son propre Data Center.
Il stocke désormais l’ensemble des données numériques des administrés de la ville, ainsi que celles de ses différents services.
Pour diminuer la facture de 16 millions d’euros qu’a représenté le projet, la Mairie de Paris a permis à d’autres services publics (ex : l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Eau de Paris, etc.) de louer de l’espace sur ses serveurs.
L’investissement de la Mairie devrait ainsi être amorti au bout de 8 ans, pour une durée de vie totale du Data Center estimée à 40 voire 50 ans.
Que vous soyez une collectivité territoriale ou une entreprise privée, nous vous proposons ici une liste non-exhaustive de conseils pour optimiser le coût d’installation et la performance de votre Data Center.
En moyenne, 30% des serveurs d’un Data Center seraient inutiles ou sous-exploités.
Pour éviter cela, il est nécessaire de préalablement effectuer une virtualisation des besoins en infrastructure, et de si possible privilégier les modèles de serveurs les plus récents et les plus puissants. En faisant cela il est par exemple possible de gagner jusqu’à 70% d’espace.
Pour éviter une trop grande complexité du réseau, qui accroît les coûts de fonctionnement et de maintenance, nous conseillons à tout installateur de Data Center d’opter pour une solution Software-Defined Network (SDN). Cette solution permet d’avoir une représentation unifiée du réseau tout en automatisant la plupart des tâches.
Pour pousser plus encore loin les avantages d’une vision unifiée du réseau, nous conseillons également d’adopter des solutions Data Center Infrastructure Management (DCIM). Ces solutions permettent par exemple d’avoir un tableau de bord pour l’ensemble des équipements du Data Center. Il est ainsi possible de prendre des décisions proactives en fonction de l’utilisation réelle des équipements, ainsi que d’anticiper un éventuel enchaînement de pannes depuis un problème à l’origine localisé.
Un Data Center peut coûter très cher en consommation d’énergie.
Pour éviter cela, l’adoption des conseils précédents permet déjà :
Enfin, nous conseillons l’utilisation, lorsque c’est possible, de systèmes en circuit fermés qui réutiliseraient la chaleur produite par le Data Center pour diverses fonctions (ex : chauffer de l’eau), ou encore l’utilisation de la technologie Intelligent System Tunning (IST), qui ajuste en temps réel la performance des serveurs en fonction des besoins des utilisateurs.
Avec le développement de l’Internet of Things (IoT), des quantités de plus en plus grandes de données doivent être traitées et stockée de plus en plus rapidement, parfois directement sur ces objets ou le plus proche possible et pour des tâches spécifiques qui doivent être automatisées. C’est l’avènement de l’Edge Computing (ex : pour l’éclairage urbain intelligent).
Ainsi se développent de nouveaux types d’infrastructures, les micro-datacenters, dédiés entièrement à la compréhension et à l’exécution d’un tâche sur des données reçues.
Sur ce marché, qui représente déjà 15 à 20% du chiffre d’affaires de certaines entreprises du secteur, la criticité et les enjeux de résilience sont les mêmes que pour un Data Center et une même expertise est nécessaire pour leur installation.
Cependant, il ne faut pas penser que ce nouveau système remplacera celui des Data Centers : les micro-datacenters rempliront principalement le rôle de traitement des données pour l’Edge Computing, tandis que les Data Centers seront toujours essentiels au stockage de ces dernières. Les deux systèmes sont donc complémentaires et appelés à croître ensemble.
Sources externes
Une question sur les Data Centers ? Besoin d'une levée de doute en vue d'un futur projet ? Envoyez un email à Benjamin Fradelle, directeur associé Tactis.