Ce « copper switch off » sera le 1er test en France d’un basculement de tous les abonnés cuivre à la fibre optique (FTTH).
La ville de de Palaiseau a été retenu par Orange pour ce test. A l’instar de ce qui est engagé dans plusieurs pays, la question de l’extinction du cuivre avance en France.
En réalité, tous les habitants ne seront pas obligés de migrer à la fibre mais seront incités à le faire notamment d’ici 12 mois.
Au delà, ils pourront encore conserver quelques années le cuivre téléphonique 2 à 3 ans, puis devront basculer à la fibre où se contenter du mobile ou s’abonner au réseau câblé de Numéricable (présent à Palaiseau). Tous les abonnés ADSL seront concernés quelque soit leur Fournisseur d’accès internet (FAI).
Pour la France, réussir le passage à la fibre optique, c’est à la fois des enjeux industriels (Filière industrielle environ 50 000 salariés, leader en Europe) et sociétaux (création d’emplois par l’innovation dans les services, modernisations des services publics …). La fibre optique est une rupture technologie qui va bouleverser l’offre de service et les usages par la connexion numérique symétrique (indispensable pour les applications du « cloud ») à très haut débit > 10 Gigabit/s identique en tout point d’un réseau.
Et face aux investissements de l’ordre de 25 à 30 milliards € (10 milliards € zone dense pour 57% de la population et environ 15 à 20 milliards € pour les 43% de la population situés dans 90% des communes), la clé principale du modèle économique de cette nouvelle génération d’infrastructure numérique est le risque de concurrence entre les réseaux cuivre pré-existants (réseau téléphonique, réseau câblé) et le nouveau réseau fibre.
Hors des zones denses seul le réseau téléphonique est présent, sa coexistence avec la fibre optique est un enjeu économique majeur.
C’est pourquoi, en France la notion d’extinction du cuivre a été abordé dès 2009 notamment dans un rapport de TACTIS pour la DATAR relatif à l’évaluation du coût de déploiement de la fibre optique en France.
Cette extinction ou « switch off » est motivée par la nécessité de réduire la concurrence entre le cuivre et la nouvelle génération de boucle locale fibre optique pour réduire le coût du « stock non commercialisé de fibre déployée » et du maintient en double des structures d’exploitation cuivre et fibre dans la boucle locale. En réduisant ces coûts par un basculement rapide ou programmée du parc de client sur une zone géographique, cela permettrait d’optimiser les investissements privés et la contribution publique.
En effet, le déploiement d’un nouveau réseau fibre optique jusqu’aux clients ne peut s’envisager efficacement qu’à deux conditions :
Cependant, un tel basculement n’est pas envisageable sans aborder les questions relatives à la valorisation du réseau cuivre lors de l’extinction, l’assurance aux personnels en charge de ces réseaux et la mise en œuvre d’un progressif transfert des revenus de la rente du cuivre vers la fibre.
Enfin, le basculement du cuivre à la Fibre optique pose des questions de faisabilité technique « comment peut-on supprimer totalement les connexions cuivres sur une zone déterminée ».
A Palaiseau, Orange souhaite de tester en grandeur nature ce basculement (communiqué de presse Orange).
Quelques éléments clés du pilote de Palaiseau :
Tactis suivra avec intérêt :
Si ce pilote est utile pour apporter des éclairages sur la préparation à moyen terme des modalités opératoires d’extinction au niveau national (probablement d’ici 10 à 20 ans en fonction des zones), il ne doit cependant pas reporter le déploiement industriel qui a déjà pris du retard dans notre pays. Stéphane LELUX – Président de TACTIS
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