fusion SFR Numericable entame le cycle de recomposition du marché français
Fusion SFR Numericable : entame le cycle de recomposition du marché français des télécoms par Stéphane LELUX, Président de TACTIS, Auteur de la saga tectonique du marché français des télécoms (Episodes I à VI de la saga Tectonique du marché français des télécoms à la fin de cet article). La recomposition du paysage français des…
Fusion SFR Numericable : entame le cycle de recomposition du marché français des télécoms
par Stéphane LELUX, Président de TACTIS, Auteur de la saga tectonique du marché français des télécoms (Episodes I à VI de la saga Tectonique du marché français des télécoms à la fin de cet article).
SFR etait face à un avenir incertain depuis la cession en avril 2011 des 44% détenus par Vodafone pour 7,95 milliards € à lactionnaire devenu unique VIVENDI
Patrick DRAHI (ALTICE / NUMERICABLE) avait pour ambition industrielle depuis plusieurs années de vouloir fusionner sa filiale Numericable avec un autre grand acteur français du mobile.
Peu d’acteurs imaginaient cette issue quelques années auparavant. Numericable étaient alors isolée du marché du mobile et potentiellement fragilisée par l’arrivée de la fibre optique dans les grandes villes puisse racheter le fleuron télécom du groupe Vivendi. Depuis Free Mobile a bouleversé le marché des mobiles, la filiale SFR racheté maladroitement à son allié Vodafone à prix d’or quelques mois auparavant, a perdu pour le groupe dirigé par Jean-René Fourtou son statut de « vache à lait » simultanément à des perspectives d’investissements d’une ampleur inégalée ces dix dernières années (Déploiement 4G et déploiement de l’accès fixe Fibre optique FTTH). Depuis Vivendi cherche une solution pour sortir par le haut de cette situation.
Un jeu gagnant gagnant à court terme
Les dirigeants de Vivendi peuvent ainsi valoriser SFR à un niveau inespéré (>15 milliards euros) sans avoir à attendre une incertaine IPO (contexte concurrentiel du mobile) et ceux d’Altice prendre en main le 2ème acteur français des télécoms fort de la monnaie d’échange que lui offre la récente valorisation boursière de sa filiale Numéricable. D’importantes synergies commerciales sont possibles sur les offres « grand public » et « l’offre entreprise » (Completel filiale de Numéricable et SFR Entreprises sont les deux principaux compétiteurs d’Orange Business Service en France).
Quel sera l’impact des 6 milliards euros de synergies annoncées ?
Avec 8 milliards d’euros de dettes, l’opération imposera aux nouveau groupe une cure d’amaigrissement pour dégager le cashflow nécessaire au désendettement. Altice est passé maitre en la matière depuis la fusion des grands réseaux câblés français déficitaires en 2005. Après le partage de ses réseaux 4G, la fusion avec l’actionnaire de Numericable pourrait arrêter le déploiement du FTTH chez SFR. En effet, d’importantes synergies sont à possibles dans le déploiement des réseaux fixes très haut débit des grandes villes. Ainsi, TACTIS estime que 93% des logements câbles sont en zone très dense ou zone AMII (zone d’intention d’investissements privés en fibre jusqu’au domicile « FTTH »). Or à peine 10% des investissements ont été réalisés.
SFR va valoriser la solution FTTLA (fibre jusqu’à des poches de quelques dizaines de clients) déployée par Numéricable qui n’offre pas les mêmes perspectives de performances à moyen terme que la fibre jusqu’au foyer, mais s’avère bien moins coûteuse et plus rapide à déployer pour les zones denses (3500 communes regroupant 57% de la population). SFR pourrait ainsi renoncer au moins pour quelques années à déployer de nouveaux réseaux de Fibre jusqu’au domicile, du moins dans certaines zones déjà câblées.
Dans ces zones denses Orange pourrait très vite se retrouver seul à déployer le FTTH (fibre à domicile) en dehors de quelques communes où FREE a déjà engagé son déploiement Orange et Free auraient un intérêt conjoint à concentrer et accélérer le déploiement du FTTH sur les zones « câblées » pour contenir la concurrence FTTLA du nouveau groupement Numericable SFR.
Pour le reste de la France 90% des communes resteront dépendante d’une initiative publique Très Haut Débit.
L’ARCEP craint que la réduction du nombre d’acteurs conduisent à une moindre compétitivité et innovation sectorielle au détriment des clients.
Extrait du discours du Président de l’ARCEP du 27 janvier 2014 : « Il y a eu, ces derniers mois, de nombreuses rumeurs de rapprochement ou de rachat. Nous ne sommes pas ici pour les commenter. Je rappellerai seulement que nous disposons aujourd’hui de 4 opérateurs de réseaux nationaux et d’un câblo-opérateur. Ils sont tous français, ce qui est unique en Europe. Ils sont tous fixe-mobile, à l’exception de Numericable qui a indiqué publiquement son souhait de se rapprocher d’un autre opérateur. Si tel ou tel projet de concentration devait se dessiner, il serait soumis à l’accord préalable des autorités de concurrence. J’en profite pour saluer Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la concurrence. Si une concentration devait toutefois avoir lieu, elle conduirait sans doute à une hausse des prix rapide, comme c’est le cas en Autriche après le passage de 4 à 3 opérateurs : instantanément en un trimestre, fin 2013, les prix ont augmenté de près de 10 % ! Une concentration s’accompagnerait aussi, comme vous l’avez récemment souligné, Madame la ministre, de suppressions d’emplois. C’est la face cachée du » modèle » américain : en 10 ans, et après de multiples concentrations, 500 000 emplois y ont été détruits dans le secteur ! La mutualisation des réseaux constitue, selon nous, une voie beaucoup plus appropriée que la concentration des opérateurs, pour améliorer l’efficacité d’ensemble du marché.
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