GFAST / FTTdp émergence d’un nouveau standard pour la desserte très haut débit

Fibre-to-the-Distribution-Point (FTTDP) G.FAST et Vectoring 2.0 – peuvent-ils jouer le rôle d’accélérateur du très haut débit où est-ce un retardateur ? Premiers éléments pour décrypter  ce qui pourrait « booster » la diffusion et l’éligibilité au très haut débit fibre optique sans rentrer dans les logements Face aux difficultés de déploiement de la fibre jusqu’à l’intérieur des…

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Fibre-to-the-Distribution-Point (FTTDP)

G.FAST et Vectoring 2.0 – peuvent-ils jouer le rôle d’accélérateur du très haut débit où est-ce un retardateur ?

Premiers éléments pour décrypter  ce qui pourrait « booster » la diffusion et l’éligibilité au très haut débit fibre optique sans rentrer dans les logements

Face aux difficultés de déploiement de la fibre jusqu’à l’intérieur des logements, les équipementiers et opérateurs télécoms cherchent une solutions pour réduire à la fois le coût du raccordement (en moyenne 250 € par foyer) et le délai d’adoption des clients (frein pour le déploiement de la fibre dans les petites copropriétés).

Pour cela une piste est explorée depuis quelques années, la réutilisation d’un tronçon très court du réseau cuivre existant qui pénètre dans les foyers.

Le FttDP (Fiber to the Distribution Point) est une solution hybride de réseaux à très haut débit qui consiste à déployer de la fibre optique jusqu’au point technique le plus proche du logement de l’abonné, et à réutiliser le câblage cuivre existant sur la partie terminale (ligne de cuivre ou câble coaxial). Un boitier de conversion « opto-électronique » relie la fibre au segment métallique terminal sur lequel les services sont fournis à l’abonné. Ce boîtier est alimenté à distance en énergie par la « box de l’abonné » via le fil de cuivre.

  Extrait d’une étude de British Telecom : comparaison des CAPEX de différentes architectures d’accès très haut débit fixe

La technologie qui émerge comme un futur standard est le GFAST.

Le GFAST est une norme destiné à l’accès très haut débit qui vise à réutiliser les derniers mètres de cuivre des réseaux existants (téléphonie ou réseau coaxial TV) . Il permet sur les quelques dizaines voire la centaine de mètres souvent situés dans la partie du domaine privé des foyers de ne pas sans avoir à installer la fibre tout en bénéficiant de performances très proches.

La fibre elle est déployée jusqu’à un point de distribution (en France équivalent du PC : Point de concentration du réseau cuivre par exemple pour le réseau téléphonique). Il y a par exemple près de 9 à 10 millions de « PC » en France. Ceux sont le plus souvent des « petites boitiers gris ou beiges accrochées a des poteaux, en façade ou sur trottoir. Il existe également des « PC palier » (dans les gaines techniques d’un immeuble placé dans une colonne montante d’immeuble). Les PC regroupent en général les lignes de cuivre téléphoniques de 3 à 8 abonnées (7 à 14 paires en moyenne) situé à moins de 50 m en moyenne des logements en France.

L’Union internationale des télécommunications (UIT) a déclaré mardi  16 juillet 2013 que la norme large bande appelé G.fast promet jusqu’à à 1Gbps sur les paires téléphoniques en cuivre existantes. La norme est conçue pour offrir du très haut débit sur une distance de 250 mètres, ce qui élimine les frais de raccordement de câbles de fibres dans les logements (maisons individuelles, logements collectifs …).

G.fast a reçu une 1ère approbation au titre de norme l’UIT qui spécifie les méthodes pour minimiser le risque d’interférence du G.fast avec des services de diffusion tels que radio FM. Le G.fast devrait être approuvé au début de l’année 2014.

Les utilisateurs devraient être en mesure d’installer eux-mêmes G.fast sans assistance, selon à l’UIT. Le « Self-installation » élimine les coûts de raccordement et accélère le passage (« rollout ») au Très Haut Débit.

Des pilotes se déploient en Europe … et bientôt en France ?

G.fast a été testée par Alcatel-Lucent et Telekom Austria au début du mois de Juillet 2013. Au cours de ce test, une vitesse maximale de 1.1Gbps a été atteint sur 70

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mètres des câbles téléphoniques existants dans les foyers et 800Mbps sur plus de 100 mètres pour un seul câble.

De son côté BT projette de tester cette technologie en 2014.

Orange étudie également cette technologie pour envisager un pilote également en 2014.

Des performances très haut débit pas encore stabilisée mais très significatives

Niveau cible des performances  du GFAST :

  • 500-1000 Mbps pour un déploiement Fibre associé à une terminaison de boucle d’accès cuivre
  • 500 Mbps à 100 m
  • 200 Mbps à 200 m
  • 150 Mbps à 250 m

La courbe « bleue » ci-dessus indique le rendement quand une seule ligne est activée dans le câble. La courbe « rouge » indique les performances lorsque plusieurs lignes sont activées dans un même câble, la performance diminue considérablement.

Les lignes bleues et rouges sont des bornes hautes et basses pour une amélioration permise par la vectorisation. L’activation de la vectorisation G.fast permet une augmentation significative de la performance (courbe verte).

Le standard pour 2014 et une diffusion pour 2015

Les consommateurs pourraient bénéficier des premières connexions G.fast à partir de 2015, estime Frank van der Putten, directeur des normes d’accès fixes et réglementaires chez Alcatel-Lucent et rapporteur de l’UIT rapporteur (cf vidéo en anglais lien ci dessous).

Frank van der Putten – Rapporteur ITU norme GFAST

G.FAST pourrait être une solution bien adaptée à la France

Ce standard est particulièrement bien adapté aux pays comme la France où le réseau cuivre historique est de très bonne qualité, les logements anciens à équipés très nombreux.

Pour les logements neufs, les quartiers neuf ou réhabilités ou les villes nouvelles la fibre jusqu’à la prise dans le logement restera la solution à privilégier car la contrainte d’accès ou de raccordement ne se posera pas. En effet déployer en neuf du cuivre plutôt que la fibre serait un non sens.

De même pour les entreprises notamment PME l’accès fibre en direct se pose pas dans les mêmes termes que l’accès des foyers. Par contre pour les TPE ou petits professionnels cependant l’accès FTTdP/GFAST pourrait être une solution comme pour le grand public.

G.FAST / FTTdp aura un impact sur la régulation notamment les conditions d’accès au cuivre sur la terminaison de réseau

Les enjeux du degroupage passif/actif

La technologie FTTdp est conçue dans une approche où les équipements  « opto-électronique » qui assurent  l’interface entre l’arrivée de la fibre au boitier PC et les terminaisons de cuivre, sont gérés par un un seul opérateur avec des boitiers 1 fibre pour n abonnés. Ce qui impose un gestion activée mutualisée.

En France, le dégroupage physique passif jusqu’au boitier PC imposerait de créer des boitier FTTDP mono client. Cette architecture assez spécifique et donc plus onéreuse (au niveau de l’équipement) peut répondre à une réalité dans les zones très denses et  une partie des zones conventionnées. Mais dans les zones rurales notamment celles non dégroupées en passif (en option 1) plus de 10 ans après l’ouverture du dégroupage ADSL, le modèle déployé dans la plupart des autres pays avec des boitiers multi-clients géré par une offre activée mutualisée pourrait avoir du sens.

les enjeux des différentes boucles d’accès cuivre incluant le coaxial (TV distribution)

La technologie FTTdp et G.FAST peuvent être utilisées sur les paires torsadées du réseau cuivre téléphonique ou sur les câbles coaxiaux des réseaux câblés. Celà conduit à avoir une révision du cadre du réglementaire du câble.

les enjeux des conditions économiques de location de la terminaison cuivre L’utilisation de ces derniers mètres de cuivre doit se faire dans un cadre économique performant si l’on veut bénéficier pleinement des effets positifs de cette technologie qui évite des frais de raccordement à l’intérieur des logements ou des domaines privés.

Dans ce cadre l’ARCEP (France) a réunit le 12 juin 2013 un premier groupe de travail sur la technologie FttDP. Consciente que cette nouvelle technologie soulève de nombreuses questions, en particulier sur la maturité des solutions et sur leur compatibilité avec le cadre règlementaire, l’ARCEP a souhaité, dans une démarche prospective, et à la demande de plusieurs opérateurs, réunir au sein d’un groupe de travail dédié, les représentants des opérateurs, des associations des collectivités territoriales et des services de l’Etat concernés . Cette première réunion visait à apprécier l’état de l’art et à faire le point sur les solutions en cours de développement par plusieurs équipementiers (les équipementiers ont été auditionnés à cette occasion mais ne sont pas membres du groupe de travail) qui participent actuellement à des expérimentations dans différents pays. D’autres réunions du groupe de travail auront lieu cette année afin d’approfondir les échanges. Ce cycle sera conclu par la rédaction d’un document de synthèse.

Il faut donc anticiper l’arrivée de la technologie G.FAST / FTTdp  si l’on ne veut pas que son effet soit au final un retardateur plus qu’un accélérateur du basculement au THD.

deux chantiers d’impacts sont urgents à explorer : – architecture des projets FTTx – économie et régulation de la boucle locale Les acteurs territoriaux expriment de multiples interrogations quand au bon usage du FTTDP à travers notamment l’édito de l’AVICCA du 17 juin 2013. En France, la Commission présidée par Paul CHAMPSAUR sur « l’extinction du cuivre » pourrait apporter une contribution très utile sur ce sujet dans le cadre de ses travaux.          

17 Fév 2014

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