Malgré des efforts importants, il reste beaucoup à faire en termes de déploiement d’infrastructures pour fournir un accès haut débit aux populations urbaines et rurales. La mutualisation ou le partage d’infrastructures se développe de plus en plus.
Avec l’ouverture des marchés, les opérateurs ont prioritairement investi dans leurs propres infrastructures pour se différencier et mieux capter des clients. Toutefois, la mutualisation est incitée par la multiplication des investissements (fréquences, déploiement fibre optique, 3G, 4G LTE puis 5G …) due en partie à l’avènement des réseaux internet (mobile et fixe) et aux exigences renforcées de qualité, de couverture et d’occupation de l’espace public.
Elle permet d’optimiser les coûts de déploiement et de couvrir à budget équivalent des zones plus étendues et moins denses. De plus, ce partage stimule la compétition par l’offre de services.
Différentes formes sont possibles, depuis l’incitation dans le cahier des charges des licences voire des licences spécifiques de gros, le développement d’offres de gros régulées, la mise en œuvre de projets publics avec des montages de Partenariat Public/Privé.
A l’instar d’autres régions du monde, de plus en plus de pays du continent africain se dotent d’un cadre incitant à cette mutualisation. Certains vont plus loin comme le Rwanda, où le réseau 4G est partagé par l’ensemble des opérateurs. Cela offre une couverture très étendue (96%) et un coût d’accès à Internet parmi les plus bas de la région. En Tunisie, le déploiement d’un accès fibre optique (FTTH) neutre sur plusieurs centaines de milliers de foyers est en cours.
Comme il s’agit d’infrastructures essentielles, il est important de s’assurer que l’ingénierie et le suivi de contrôle répondent aux normes internationales, afin d’en garantir la pérennité.
Une politique qui incite le déploiement d’infrastructure partagée et la commercialisation d’offres de gros neutres et ouvertes à tous les opérateurs de détail, est soutenue par les bailleurs publics internationaux et trouve également un écho favorable auprès des fonds d’infrastructures. Cela permet également une péréquation entre zones rentables et non rentables.
Pour fournir son plein potentiel, la 5G va nécessiter une densification des cellules en urbain et une connexion fibre optique. Pour les projets de Smart City ou de ville intelligente, la multiplication des capteurs IOT (Caméra, mobilier urbain, compteur ...) conduit aussi au partage d’infrastructures. La mutualisation s’impose donc progressivement comme une approche structurante du socle de la transformation digitale et smart de l’Afrique.
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