Qu’est-ce que Sigfox ?
Sigfox est une société française dont le siège se situe à Labège en banlieue toulousaine. A Paris (17ème arrondissement), Sigfox a aussi des locaux qui hébergent une Hacking House inaugurée en juin 2019 permettant à des étudiants et entrepreneurs de tester la technologie et d’élaborer des capteurs IoT Sigfox.
Les principes de déploiements que s’est fixés Sigfox repose sur l’utilisation de sites déjà existants. Situés entre 25 et 30 mètres de hauteur, il peut s’agir de sites d’opérateur ou de toits d’immeubles mis à disposition de la société sans frais de location contre des services de « smart building ».
Comment fonctionne la technologie Sigfox ?
A l’instar du LoRa, le Sigfox fonctionne sur la bande de fréquence libre des 868MHz en Europe, et 915MHz en Amérique du Nord.
En revanche, plus techniquement, la modulation Sigfox ne repose pas sur le principe d’étalement de spectre comme la modulation LoRa, mais elle fonctionne en bande ultra-étroite (UND – Ultra Narrow Band). Retenons que cette technologie offre des performances moins intéressantes en matière d’immunité face aux interférences.
Par ailleurs, les communications Sigfox sont limitées en quantité et en volume. En effet, bidirectionnelle et bas débit, la communication montante ne peut dépasser 140 messages/jour, de 12 octets au plus, et les flux descendants sont limités à 4 messages/jour de 8 octets.
Un des principaux problèmes que soulève Sigfox est celui du changement des batteries des capteurs. Bien que l’autonomie actuelle des objets est de l’ordre de 10 ans, le changement de l’ensemble des batteries d’un parc d’objets sera une opération couteuse le temps venu. C’est pourquoi Sigfox investit en R&D sur les technologies d’énergie harvesting, qui permettraient aux équipements de capter de l’énergie dans leur environnement immédiat et donc de devenir 100% autonomes.
Quel est le rôle de l'infrastructure backend ?
Sigfox met à la disposition des développeurs et des fabricants d'appareils intelligents un kit de développement qui leur permet de créer des applications IoT liées à des objets connectés sur son réseau. Avec cette infrastructure backend accessible en ligne, ils peuvent mettre en place, configurer et gérer la maintenance de leurs serveurs, des données qu'ils collectent et de leurs applis. L'opérateur prévoit de réaliser 50% de son chiffre d'affaires dans la vente de services d'ici fin 2020, contre 20% aujourd'hui.
Quelle est la tarification du réseau Sigfox ?
Sigfox reste assez discret sur ses tarifs, qui varient en fonction du nombre d'appareils que ses clients souhaitent connecter sur son réseau et de la quantité de données qu'ils y font transiter. D’après le journaldunet.com les tarifs moyens seraient les suivants :
- 3€/an/objet, mais ce prix pourrait fluctuer de 1€ à 9€
- 5€ à 15€ par modem
- 2$ en Europe et 3$ aux USA et en Asie par module de connexion radio
Quelle est la stratégie commerciale de Sigfox ?
Sigfox est un fournisseur de connectivité massive pour l’IoT. Ses clients, souvent intégrateurs, sont qualifiés de « channel partners » qui fournissent des services à des clients finaux. Il peut également s’agir d’entreprises qui développent des devices compatibles avec le réseau Sigfox. Au total Sigfox compte 750 partenaires à niveau mondial. Ces partenaires ont l’avantage de pouvoir vendre leur système à niveau mondial. Sigfox joue un double rôle :
- Fédérer l’écosystème en proposant des équipes dédiées à faciliter l’adoption de sa technologie via des programmes adressés à des :
- Académiques et universitaires : mise à disposition de programmes on line et d’intervenants pour des formations présentielle
- Incubateurs / pépinières d’entreprise : mise à disposition de programmes online et formations pour s’initier à des offres de produits Sigfox
- Startups souhaitant grandir en termes d’échelle et devenir des PMEs : programme d’accompagnement pour trouver des sources de financement à l’international.
- Vendre des équipements liés à la connectivité, voir fournir lui-même des services d’opérateur
[1] Fin 2018, Sigfox comptait 3,6 millions d’objets connectés