Selon la définition officielle de l’ADEME, les Smart Grids sont des systèmes énergétiques capables d’intégrer, de prévoir et d’inciter efficacement et de manière intelligente les actions et comportements des différents utilisateurs (consommateurs et producteurs) qui y sont raccordés, et ce afin de maintenir une fourniture d’énergie efficace, durable, économique et sécurisée.
Les Smart Grids électriques, ou réseaux électriques intelligents (REI), sont à la base du concept de Smart Grids du fait de la pénétration historique des automatismes et des systèmes de contrôle de la production d’énergie électrique (jusqu’alors très centralisée) jusqu’aux points de consommations (qu’ils soient industriels, tertiaires ou résidentiels), en passant par les réseaux de transport et de distribution.
Historiquement le réseau électrique s’est établi de façon à transmettre les flux d’énergie unidirectionnellement, depuis les centrales de production (ex : centrales hydrauliques, nucléaires, thermiques) vers les consommateurs (résidentiels, tertiaires, industriels). Le réseau était donc composé d’un nombre limité de producteurs clairement identifiés pour garantir que l’offre réponde à la demande à tout moment.
Aujourd’hui, les réseaux intelligents permettent d’intégrer des producteurs d’énergie décentralisés en supervisant les flux bidirectionnels.
L’enjeu est de taille, d’autant que la production d’énergie décentralisée repose principalement sur le photovoltaïque et l’éolien, qui sont des sources d’énergies intermittentes par essence. Par conséquent, un même point du réseau, disons une entreprise disposant d’un parc de panneaux photovoltaïques, peut être à la fois un lieu de production et de consommation d’énergie en fonction des conditions météorologiques.
Un Smart Grid doit donc être capable de mesurer instantanément la production d’énergie locale pour garantir l’alimentation électrique des équipements, en restant en interaction avec le réseau national pour évacuer le surplus d’énergie produite ou appeler de l’énergie si la production locale n’est pas suffisante.
Élément incontournable des Smart Grids, le compteur intelligent permet de connaître précisément la consommation de son réseau. De la meilleure connaissance de la consommation énergétique découlent des changements de comportements vertueux pour optimiser sa façon de consommer.
Par conséquent, en plus de rendre possible l’intégration des énergies renouvelables localement, les Smart Grids sont un moyen concret d’agir sur la consommation énergétique pour répondre aux enjeux écologiques actuels.
A titre d’illustration, les réseaux électriques intelligents sont typiquement déployables à l’échelle d’un quartier, d’un lieu public (ex : centre culturel, centre commercial), ou d’une usine.
Les Smart Gas Grids sont des réseaux de gaz intelligents bénéficiant de toutes les nouvelles technologies numériques (capteurs, automates générateurs de données, etc.), ayant pour objectif d’améliorer l’efficacité de la distribution du gaz naturel. Leur déploiement vient servir quatre grands objectifs stratégiques pour les gestionnaires de réseaux de distribution de gaz naturel :
Il existe 2 types de réseaux thermiques : les réseaux de chaleur et de froid. Un réseau de chaleur est un système de distribution de chaleur desservant plusieurs usagers. Un réseau de froid collecte lui la chaleur dans les bâtiments pour l’évacuer au niveau d’une centrale de refroidissement. Ces réseaux ont tous les deux un grand potentiel d’efficacité énergétique et d’intégration des énergies renouvelables et de récupération.
Le déploiement de technologies numériques et de capteurs intelligents sur ces réseaux donne la possibilité d’en optimiser la gestion en anticipant davantage les périodes de pointe de chauffage et en réduisant les pertes d’énergies, tout en favorisant les sources les moins coûteuses (sur le plan économique et environnemental).
Ces réseaux de chaleur et de froid « intelligents » autorisent donc une gestion dynamique de l’énergie thermique en fonction des conditions de marché, au plus près de la demande finale.
En plus des énergies conventionnelles (ex : gaz naturel, fioul, charbon, etc.), ces réseaux peuvent aussi intégrer de nouvelles sources d’énergie telles que les énergies de récupération (ex : la chaleur fatale dégagée par l’incinération de déchets, la chaleur liée au fonctionnement des serveurs dans un datacenter) et les énergies de sources renouvelables (ex : biomasse, biogaz, solaire thermique, etc.).
La récupération de l’énergie calorique est un élément à intégrer dans l’équation économique dès la phase de conception des projets d’infrastructures, dans une logique de valorisation des émissions de chaleur, perdues ou coûteuses sinon.
La mise en œuvre des Smart Grids crée de la valeur pour la collectivité autour de quatre enjeux majeurs :
D’après une analyse pilotée par l’Association des Distributeurs d’Electricité en France (ADEeF), l’ADEME, Enedis et le Réseau de Transport d’Electricité (RTE) en 2017, la valeur économique des smart grids réside surtout dans la mise en place de systèmes de pilotage intelligents (gestion prévisionnelle et dynamique des réseaux de distribution, solutions d’écrêtement, flexibilité), qui pourraient générer, à l’horizon 2030, des bénéfices nets de l’ordre de 400 millions d’euros par an pour l’ensemble des collectivités nationales, dont plusieurs dizaines de millions d’euros pour le réseau public de transport. A cela, il faut aussi ajouter les bénéfices réalisés par les gestionnaires de réseau public de distribution.
Les économies et bénéfices identifiés par cette analyse sont les suivants :
Une valorisation des données publiques pour les collectivités
Les données collectées ou produites par la collectivité dans le cadre de sa mission de service public lui permettent de mieux comprendre et gérer son activité, mais elle pourra aussi les valoriser auprès de tiers pour encourager la création de nouveaux services au bénéfice des citoyens.
Ces données permettent par exemple :
Les données peuvent ainsi être utilisées pour créer des typologies de consommation et enrichir les services proposés. Les gestionnaires d’électricité et de gaz deviennent donc des opérateurs de données qu’ils fournissent aux collectivités dans le respect des obligations liées à la protection des données personnelles. Ces dernières seront en mesure d’initier un service public local de la donnée, qui combine les données provenant des concessionnaires avec les données publiques. L’agrégation des données est précieuse dans une démarche « d’Open Data », vecteur d’innovations locales.
Voici une liste non-exhaustive de recommandations pour les collectivités, qui permet d’aider à cadrer la démarche pour le déploiement de Smart Grids :
Sources externes
www.ecologique-solidaire.gouv.fr
Bonjour, vous avez une question sur les Smart Grids ? Besoin d'une levée de doute en vue d'un futur projet ? Envoyez un email à Benjamin Fradelle, directeur associé Tactis.