par Stéphane LELUX, Président de TACTIS
Le câblo-opérateur Numericable Groupe a annoncé le lundi 28 octobre 2013 (article du parisien) son processus d’entrée en Bourse. Le 8 novembre 2013, cette IPO a été un succès avec un prix de 24,80 € l’action et une cotation de +15%. L’opération portait sur environ 652 millions € avec création de 250 millions d’actions nouvelles par augmentation de capital et 402 millions via la cession d’actions appartenant à Carlyle et Cinven.
Le capital du groupe était avant cette IPO détenu par les fonds Carlyle (37,5%), Cinven (37,5%) et Altice (24%), le 1% restant appartenant aux dirigeants de l’entreprise. Altice a annoncé porter sa participation à environ 30% du capital et des droits de vote du groupe, en rachetant aux autres actionnaires une partie de leurs actions à leur prix d’introduction en Bourse.
Le périmètre mis en Bourse est composé du câblo-opérateur Numericable et de l’opérateur télécom dédié aux entreprises Completel.
Dans son communiqué, Numericable a indiqué avoir dégagé sur les neuf premiers mois de l’exercice en cours un résultat net (part du groupe) de 60,0 millions d’euros et un résultat brut d’exploitation (Ebitda) de 436,3 millions sur des ventes totales de 968,9 millions d’euros.Les câblo-opérateurs européens redeviennent attractifs aux yeux des investisseurs en raison des besoins croissants de bande passante des utilisateurs d’internet.
Dès avril 2013, Vivendi a affirmée sa réorientation stratégique : devenir un « groupe de médias international basé en France, avec des positions très fortes dans la musique, dans l’Internet et les services, dans le cinéma ainsi que dans la télévision payante ».
Vivendi a annoncé sa volonté d’introduire en bourse SFR et précisé en septembre 2013 ses intentions de réaliser cette opération d’ici fin 2014.
SFR deviendrait alors une entité autonome, cotée en bourse. L’opérateur bénéficiera « pleinement de l’amélioration de ses performances grâce à la transformation en profondeur de son mode de gestion, ainsi que de la revalorisation du secteur permise par l’explosion des usages autour de l’internet à très haut débit, fixe ou mobile, et des objets connectés », ajoute le groupe. La « décision définitive de cette scission pourrait être prise en début d’année prochaine et soumise à l’Assemblée générale 2014 ». Une cotation devrait donc intervenir fin 2014 voire au début de l’année 2015.
Orange peut se lancer à l’assaut du marché européen des télécoms. L’État, son actionnaire principal (27%), soutient les ambitions de son PDG, Stéphane Richard, et se tient prêt à étudier d’éventuels projets. Mardi 22 octobre 2013, les administrateurs du groupe se sont réunis lors d’un déjeuner avant le conseil qui a validé les comptes du troisième trimestre. Stéphane Richard leur a présenté ses réflexions et a reçu un soutien unanime. « Nous partageons la vision que le marché européen va se concentrer, explique au JDD Fleur Pellerin, la ministre déléguée chargée de l’Économie numérique. Nous en discutons avec Orange en ce moment. » Les échanges vont se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. L’opérateur étudie des rapprochements dans des pays où il est déjà implanté, comme l’Espagne. Le sujet majeur concerne une grande alliance européenne. « On évalue différentes options mais il n’y a pas de projet concret », explique le Président d’ORANGE.
L’ambition de créer un EADS des télécoms, renait donc 15 ans après l’échec cuisant du projet de rapprochement entre France Télécom et Deutsche Telekom . Les deux opérateurs historiques avaient finalement divorcés en 1999 avec pour conséquence une fuite en avant ruineuse d’achat en cash par l’opérateur français de proies en UK (ORANGE) et en Allemagne (MOBICOM).
L’automne 2013 est donc le théâtre de premières grandes opérations, attendues depuis plusieurs années et qui ne sont que des prémisses à de profondes transformations du secteur des télécoms en France et en Europe. Ces mouvements s’opèrent dans ce secteur encore très fragmenté. Alors qu’il doit faire face à de multiples défis : lourds investissements (Fibre optique, 4G …), pressions concurrentiels (Entrée de Free notamment dans le mobile en 2012) et partage de valeur avec les acteurs de l’internet (OTT : Over the Top, appelés aussi GAFA Google, Amazon, Facebook Apple …).
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