L’Union Internationale des Télécommunications (UIT) définit l’internet des objets (Internet of Things – IoT) comme une « infrastructure mondiale pour la société de l’information, qui permet de disposer de services évolués en interconnectant des objets (physiques ou virtuels), grâce aux technologies de l’information et de la communication interopérables, existantes ou en évolution ».
Concrètement, l’IoT désigne tout autant :
Vers un nouveau marché de l’IoT
Représentant 57% des ventes globales d’objets connectés, ce sont encore les 2,9 millions d’objets connectés dédiés à la maison qui ont le plus de succès en France en 2017 dans le secteur, avec une hausse de 42% en un an (chiffres 2017). Ce marché est lui-même dominé par les appareils dédiés à la sécurité (ex : alarmes, caméras, etc.), suivis par les appareils électro-ménagers. Les « wearables » (ex : montres connectées) progressent eux de 16% avec 1,6 millions d’appareils vendus en 2017. Enfin, le marché des objets connectés est complété à la fois par le secteur de la santé, encore embryonnaire mais dont les ventes progressent de 57%, et par celui des « gadgets » (ex : les drones), 460 000 objets vendus pour une croissance de 22%.
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Plusieurs facteurs peuvent expliquer le succès de l’IoT :
L’IoT est une nébuleuse d’acteurs économiques, issus de secteurs différents, qui constituent ensemble ce nouveau marché. Ses principaux acteurs sont :
L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), a mené en 2016 un cycle d’auditions faisant ressortir un consensus selon lequel la majorité de la valeur ajoutée des objets connectés au sens des revenus, repose sur le traitement des données collectées pour leur utilisation à des fins de production de services.
Par conséquent, la place de la donnée est centrale dans l’économie de l’IoT, et sa valorisation repose sur deux dynamiques :
La forme que prennent les données mises à disposition dépend du niveau de compétence et du besoin des acteurs concernés, ou de la stratégie dans laquelle s’inscrit le partage de données. Les données peuvent être communiquées sous forme de données brutes pour être traitées sans le biais d’un travail d’interprétation amont, ou sous forme de données exploitées et présentées à l’aide de graphiques sur une tableau de supervision, dit « Dashboard ».
Cependant, le succès de l’IoT est conditionné par l’adhésion et la confiance des utilisateurs qui doivent pouvoir garder le contrôle sur l’utilisation de leurs données personnelles. La transparence des projets et de leurs ambitions, et la sécurité des objets et des réseaux sont des impératifs: le défi est donc de trouver un équilibre entre le respect de ces conditions (ce qui peut s’avérer onéreux) et les coûts de mise en œuvre des projets IoT à proprement parler.
En Europe, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) encadre depuis 2018 l’utilisation des données personnelles des utilisateurs. Ses principaux articles imposent :
Au niveau européen
Au sein de l’UE, le programme Horizon 2020 lance l’IoT European Platforms Initiative (IoT-EPI), doté d’un budget total de 50 milliards d’euros. Fort d’un partenariat avec 120 entreprises du secteur, cette initiative a pour objectif d’aider plus de 100 projets IoT sélectionnés, en investissant entre 30 000 et 150 000€ par projet.
Au niveau français
En France, c’est la Direction Générale des Entreprises (DGE), en partenariat avec le réseau thématique French Tech #IoT #Manufacturing, qui encourage le développement de l’IoT autour de deux axes principaux :
Nous proposons ici, à destination principalement des collectivités, quelques recommandations non-exhaustives quant à la mise en place d’un projet d’IoT.
Tout d’abord, il est important de spécifier le positionnement de la collectivité au sein de tout projet d’IoT. L’objectif est-il de se développer en tant que smart territoire ou simplement d’aider à la réalisation d’un service public spécifique ?
Ensuite, il est nécessaire de prendre en compte des données de terrain sur les besoins et les caractéristiques présentes. La mise en place de groupes de travail internes à la collectivité est une démarche qui s’observe de plus en plus pour définir les axes clés d’une stratégie d’ensemble en amont de la conception du projet d’IoT.
Une fois ces données prises en compte, la collectivité doit effectuer un benchmark des solutions existantes. Si rien ne devait correspondre, la collectivité devrait évaluer son besoin de trouver un partenaire d’expérimentations voire d’aide au développement de nouvelles sociétés pouvant répondre à ses besoins.
Dans le cas où la solution adaptée correspond à une technologie existante et mature, la collectivité doit s’interroger sur le modèle économique à suivre : quel retour sur investissement et quelle part dans cet investissement doit-elle prendre ? La collectivité devra vérifier si elle ne bénéficierait pas d’aides nationales ou européennes dans son projet.
Une fois que ces problématiques sont connues et dépassées, la collectivité doit s’interroger sur la gestion future de ce projet : sera-t-il nécessaire de faire appel à d’autres prestations par exemple ? Si tel était le cas, la collectivité pourrait lancer un appel d’offre public.
Source : Rapport sur La ville et l’internet des objets - Ecole des Ponts ParisTech et AgroParisTech
Au-delà des problématiques de financement et de gouvernance des projets IoT, ces derniers reposent sur des réalités techniques à prendre en considération.
Critères techniques de choix des éléments de connectivité :
L’IoT se constitue en premier lieu de multiples capteurs et de nombreuses technologies de réseaux pour véhiculer les flux de données afin de répondre aux divers besoins à satisfaire. Sept critères peuvent être déclinés pour caractériser la solution technique idéale à mettre en œuvre :
En premier lieu, si les expérimentations et les « POC »[1] sont riches d’enseignements avant un déploiement à grande échelle, il ne faut pas les multiplier mais penser à la scalabilité des projets IoT dès la phase de conception. Ceci s’applique particulièrement au choix des composants matériels et logiciels qui représenteront, certes, un investissement initial plus important mais permettront de bénéficier d’économies d’échelle à terme.
La connectivité déclinée ci-dessus en sept critères ne doit pas être le réactif limitant du business naissant, elle doit au contraire être judicieusement adaptée au projet dès sa genèse pour lui permettre de répondre à ses ambitions. Les choix technologiques qui s’imposent en début de projet sont à faire à la lumière des fonctionnalités souhaitées, à définir très clairement au préalable.
Au-delà de l’enjeu de la connectivité, la problématique de la gestion des données, dite de « data management », du projet n’est pas en reste. En effet, ce sont les « briques logicielles » qui recevront les flux de données, qui les stockeront, qui les traiteront, et qui les mettront à disposition de l’utilisateur du réseau IoT en créant ainsi la valeur attendue. Le dimensionnement des composants informatiques est un élément qui peut également s’avérer être la charnière du projet, tant un sous-dimensionnement peut freiner considérablement le projet, et un surdimensionnement peut déséquilibrer lourdement la balance économique. La ressource informatique comprend aussi l’interaction avec les hommes qui seront les acteurs des bénéfices sociaux à générer, son acceptation et sa bonne utilisation sont donc décisives.
Le « business model » est aussi à penser dès le début du projet. Si certains bénéfices sociaux se distinguent aisément, d’autres se dévoileront peut-être a posteriori bien qu’il eût fallu les anticiper. Mais la viabilité économique du projet reste une condition sine que non de sa réussite, d’où l’importance de penser le modèle économique très en amont. Et, en ce qui concerne le déploiement, dans l’équation économique d’un projet IoT les choix technologiques seront des éléments décisifs, en particulier en ce qui concerne les coûts de mise en œuvre initiale et les coûts d’exploitation sur toute la durée de vie du projet.
Enfin, le déploiement est réalisé par des acteurs qui doivent être choisis avec précaution. En effet, la mise en place d’un tel réseau (infrastructures de transmission de flux de données, interconnectées avec des composants logiciels de traitement et de mise à disposition de données) nécessite l’interaction de diverses parties prenantes, expertes dans leurs domaines, dont le pilotage exige une connaissance pointue du projet et de ses acteurs. C’est tout l’enjeu de confier cette mission à une entité extérieure capable de justifier d’une telle expertise.
Cabinet de conseil leader dans l’accompagnement des collectivités pour le déploiement des réseaux de fibre optique, Tactis dispose d’une expertise reconnue dans le domaine de la connectivité.
Proche des pouvoirs publics et des acteurs privés du monde de l’IoT, Tactis a vocation à conserver son rôle d’expert neutre pour conseiller les collectivités et accompagner la mise en œuvre des projets IoT sur les territoires.
Si l’expertise de Tactis n’est plus à démontrer en ce qui concerne la transformation numérique des territoires en termes d’usages et de services, le cabinet bénéficie aussi de la confiance de nombreux clients publics sur des projets d’infrastructures d’aménagement numérique. La conjugaison de ces deux dimensions confère à Tactis la capacité et la légitimité d’accompagner les projets globaux dont l’ambition est celle de bâtir des Smart Cities en mettant le numérique au service des citoyens et du bien collectif.
Avec l’IoT, toutes les verticales métiers des territoires deviennent des lieux d’innovation : mobilité individuelle, transport public, gestions des déchets, éclairage public, réseaux d’énergie, gestion de l’eau, etc.
Les enjeux sont passionnants et les possibilités qu’offre l’IoT sont séduisantes, mais les projets peuvent s’avérer complexes à concrétiser. Le rôle de Tactis est précisément celui d’accompagner les collectivités pour que les ambitions politiques deviennent réalité.
En premier lieu, Tactis peut participer à la clarification de l’expression de besoin. En tant que maître d’ouvrage (AMOA), Tactis peut être mandaté pour rédiger le cahier des charges et éditer les règles de consultation publique. Par ailleurs, Tactis se voit régulièrement confier le travail d’étude des offres à la suite d’un appel d’offre public avant d’aboutir à l’attribution des marchés. En ce qui concerne les marchés qui sont du registre du service public, Tactis est reconnu comme expert pour mettre en place les montages de délégation de service public (DSP).
Sources externes
https://archives.lesclesdedemain.lemonde.fr
[1] « Proof Of Concept » en anglais, c’est-à-dire les projets à petites échelles ayant pour but de prouver le bon fonctionnement des principales fonctionnalités d’une solution en l’éprouvant en conditions réelles